« Jusqu’à 4 000 nouveaux cas de cancers par an liés à la consommation de viande transformée pourraient être évités en interdisant ces additifs »
Réduire mais pas interdire : c’est le choix que le gouvernement fait à l’égard des nitrites, ces additifs utilisés dans la charcuterie, dans son plan d’action présenté le 27 mars aux professionnels des filières agronomiques. Une position jugée décevante par les associations qui attendaient des interdictions strictes.
Les nitrites, qui donnent leur couleur rosée au jambon, sont utilisés comme conservateurs ; ils limitent la prolifération de micro-organismes d’altération et pathogènes (Clostridium botulinum, Listeria monocytogenes, Salmonella). Mais ils sont associés à un risque de cancer colorectal, selon une expertise de 2022 de l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses), qui rejoint les conclusions du Centre international de la recherche sur le cancer (Circ) classant la consommation de viande transformée comme cancérogène pour l’homme.
Le plan d’action gouvernemental se déploie en trois phases.
A compter de fin avril, des baisses d’additifs nitrés seront intégrées dans le code des usages de la charcuterie : de 20 % pour les jambons cuits et les lardons, les saucissons secs, pâtés et rillettes, à 30 % pour les saucisses fraîches comme les chipolatas.
À moyen terme (6-12 mois), des baisses supplémentaires (environ 25 %) porteront sur les saucisses, saucissons cuits, pâtés, rillettes, andouilles et andouillettes, et jusqu’à 30 % pour les jambons. Est même prévue la suppression totale de tout additif nitré dans les saucisses à cuire à l’issue de cette période.
Enfin, dans un horizon de 5 ans, la recherche devrait aboutir à des alternatives pour supprimer les nitrites dans la plupart des produits de la charcuterie.
D’après l’article de Coline GARRÉ
Publié le 28/03/2023 dans le Quotidien du Médecin
A cette occasion, le GEFLUC rappelle et recommande cinq portions de fruits et légumes
par jour d’origine diversifiée et de limiter la consommation de charcuterie à 150 grammes
par semaine pour les adultes.