Plusieurs études ont démontré que la réalisation d’un scanner thoracique en faible dose dans le cadre d’un dépistage d’un cancer bronchique chez les sujets à risques (fumeurs âgés de 50 ans et plus) permet la détection de tumeurs pulmonaires débutantes et réduit le risque de décès par cancer du poumon.
Ce risque à 10 ans est réduit de 24% chez les hommes et de 33 % chez les femmes dans l’étude NELSON publiée en Janvier 2020. La Haute Autorité de Santé en France a émis un avis favorable quant à la réalisation d’études pilotes sur le dépistage du cancer du poumon, pour obtenir les données manquantes avant de passer à un dépistage organisé.
Une des questions concerne les modalités de lecture des scanners :
faut-il organiser une double lecture par expert comme dans l’étude NELSON ?
Quel rôle peut jouer l’intelligence artificielle dans la détection des anomalies ?
Ces questions aujourd’hui sont en passe d’être résolues et les modalités d’un dépistage de masse sont en cours de réflexion.
De plus, proposer d’arrêter de fumer aux personnes qui participent à un programme de dépistage du cancer du poumon semble favoriser et maintenir le sevrage tabagique à un an, selon les résultats de deux essais cliniques.
Ces deux études ont évalué de manière randomisée, contrôlée, l’effet d’une aide au sevrage tabagique à l’occasion du dépistage du cancer du poumon proposé à des personnes de 55 à 74 ans, fumeuses (13 cigarettes par jour en moyenne).
Elles devaient participer à six séances de thérapie comportementale en centre ou à distance et prendre un traitement pharmacologique de sevrage tabagique, dès le premier bilan pulmonaire. Dans le groupe contrôle, une intervention brève, faite de simples conseils, était proposée.
Ces résultats indiquent qu’un programme d’aide au sevrage tabagique proposé en centre ou à distance dans le cadre du dépistage du cancer du poumon, dès le premier rendez-vous de dépistage, favorise un arrêt du tabac plus durable que la prise en charge classique.
Tous les programmes de dépistage organisé du cancer du poumon devraient proposer une aide globale à l’arrêt.
C’est à ce titre que le Gefluc Occitanie, dans le but de faire bénéficier le plus tôt possible de ces avancées, propose l’organisation et la réalisation en entreprise de cette double action de dépistage et de prévention.
Article rédigé par le Dr Didier Cupissol