En France métropolitaine l’épidémie n’a pas encore commencé à S42 mais les taux de consultation pour syndrome grippaux sont déjà supérieurs à la moyenne des autres années à ce stade.
Une explication pourrait tenir à la « dette immunitaire » : lors des confinements de 2020-21 et 2021-22, les gens se sont isolés, une distanciation sociale a été mise en place et le port du masque a nettement ralenti la propagation de la Covid-19, mais aussi de la grippe, qui a pratiquement disparu en 2020 (« année blanche »). En 2021, il y a eu des confinements partiels et toujours le port du masque et le lavage des mains : l’épidémie a été très réduite également.
Par conséquent, la plupart des personnes n’ont pas été exposées à la grippe depuis au moins 2 années (2020 et 2021), ce qui signifie que l’immunité contre les virus de la grippe pourrait être faible
Les médecins s’attendent à une épidémie très importante pour cette saison 2022-2023. Dès la mi-octobre, des cas de grippe sont déjà nombreux et apparents, alors qu’habituellement, les médecins observent de tels chiffres plutôt mi-novembre ou mi-décembre. De plus, les centres de surveillance recensent déjà des cas de grippe hospitalisés….
Beaucoup d’arguments font donc craindre que nous ayons cette année une épidémie de grippe très importante, très différente des deux saisons précédentes. Il est clair que la vaccination contre la grippe doit figurer en tête des priorités
Donc la vaccination contre la grippe, à peine lancée, est déjà dans une course contre la montre avec le virus, la saison de la grippe commençant au moins un mois plus tôt que d’habitude. Or, il faut entre dix jours et deux semaines pour que le vaccin offre une protection complète.
Mais tous ceux qui ne se sont pas fait vacciner doivent savoir qu’il n’est pas trop tard. La saison de la grippe va durer encore quelques mois au moins, ce qui laisse du temps pour vacciner toutes les personnes. Il faut répéter que même si le vaccin contre la grippe n’est pas parfait, s’il ne protège pas complètement contre la grippe, il permet néanmoins d’éviter d’aller aux urgences, d’être hospitalisé, voire d’aller en réanimation ou de décéder.
Il ne faut pas oublier que l’on peut remettre les masques cet hiver, surtout dans les transports en commun, et se laver les mains, une perspective pas forcément réjouissante pour certains, mais dont l’épidémie de la Covid-19 a démontré la très grande efficacité. Une habitude très ancienne au Japon et dans d’autres pays asiatiques. Source : Extrait du Quotidien du Médecin octobre 2022